Taïwan et ses lieux de mémoire : lien, espace et distance

Du 4 décembre 2023 au 10 juin 2024, de 16h30 à 18h30.

 

Lieu : Bâtiment EHESS-Condorcet, Salle 327, 2 cours des Humanités 93300 Aubervilliers.

 

Références bibliographiques
Synthèse du séminaire

Il s’agit dans ce séminaire de retracer les différentes étapes d’un processus d’affirmation identitaire qui s’est traduit à Taïwan par ce que nous pourrions qualifier de « tropisme formosan ». Nous tentons d’identifier les supports historiques et culturels autour desquels s’est progressivement cristallisée une identité de plus en plus affirmée par rapport au référent chinois, et revendiquée comme pleinement marquée par la singularité insulaire. Tout en observant ces mutations identitaires à la lumière des débats qui ne cessent de les accompagner, nous en retraçons aussi les lignes de soubassement mémorielles par l’exploration des lieux de mémoire à l’œuvre à Taïwan. Nous nous attachons tout aussi bien aux lieux de mémoire liés à la République de Chine, et donc ramenés à la trajectoire continentale et chinoise, qu’à ceux propres à l’expérience historique et culturelle taïwanaise. L’étude porte sur des objets concrets, matériels, géographiquement situés, mais également sur des incarnations plus abstraites et diffuses de la mémoire comme les symboles politiques, les termes et dénominations de l’espace public et privé, les personnages de l’histoire nationale et locale, les mises en récit, etc.

Le séminaire donne lieu à l’utilisation de sources écrites de première et seconde main en langues française, chinoise et anglaise. Il est aussi l’occasion de projections de séquences vidéo, de films de fiction et de documentaires en lien avec la thématique identitaire et mémorielle.

En 2023-2024, le séminaire traitera plus spécifiquement de la question du lien et, notamment, de la façon dont les dynamiques mémorielles construisent et défont les espaces du commun par le continuel déplacement des limites entre le proche et le lointain.

La validation du séminaire nécessite la réalisation d’un travail collectif écrit qui sera aussi l’objet d’une présentation préalable à l’oral.

Calendrier 2023-2024

Lundi 4 décembre 2023

Séance introductive.

Lundi 11 décembre 2023

Nous commençons l’exploration du thème de la frontière.

Deux lectures sont proposées :

Stéphane Corcuff, « Les frontières de l’insularité taïwanaise. Étude géopolitique d’un cas de non-coïncidence entre frontières légales et frontières réelles », in Paul Bacot et Albane Geslin, Insularité et sécurité. L’île entre sécurité et conflictualité, Bruxelles : Bruylant, 2014.

Régis Debray : Éloge des frontières, Paris : Gallimard (collection folio), 2010.

Lundi 8 janvier 2024

Rencontre avec Beatrice Zani autour de son livre Women Migrants in Southern China and in Taiwan. Mobilities, digital economies and emotions (Routledge, 2022).

Lundi 22 janvier 2024

Nous continuons l’exploration du thème de la frontière avec les deux textes :

– Stéphane Corcuff, « Les frontières de l’insularité taïwanaise. Étude géopolitique d’un cas de non-coïncidence entre frontières légales et frontières réelles », in Paul Bacot et Albane Geslin, Insularité et sécurité. L’île entre sécurité et conflictualité, Bruxelles : Bruylant, 2014.
– Régis Debray : Éloge des frontières, Paris : Gallimard (collection folio), 2010.

Lundi 12 février 2024

Séance de synthèse

Lundi 11 mars 2024

Séance hors les murs : réflexions sur le thème de la frontière autour du film documentaire de Samia Ferhat « Le Temps des mots » (2015). La séance se tiendra à l’Université Paris-Nanterre dans le bâtiment Ida Maier à partir de 16:00.
Informations et inscription : https://mdl.parisnanterre.fr/ateliers/presentation-film-documentaire-le-temps-des-mots

Lundi 22 avril 2024

Nous continuerons notre exploration du thème de la frontière en traitant plus spécifiquement de la question des affects dans le cadre du travail de terrain. Cette séance « méthodologie » sera animée par Aurore Dumont, ATER de la Mention « Études Asiatiques », anthropologue travaillant sur les populations toungouses et mongoles du nord-est de la Chine. La discussion sera menée autour de deux textes :

– Favret Jeanne, « Être affecté », Gradhiva : revue d’histoire et d’archives de l’anthropologie, n°8, 1990, p. 3-9. https://www.persee.fr/doc/gradh_0764-8928_1990_num_8_1_1340.

– Laurence Kaufmann and Marine Kneubühler, Introduction du Dossier « Affecter, être affecté. Autour des travaux de Jeanne Favret-Saada », SociologieS, 2014 ; http://journals.openedition.org/sociologies/4707 ; DOI: https:// doi.org/10.4000/sociologies.4707.

Lundi 29 avril 2024

Judicaël Perigois
Doctorant EPHE – CRCAO

Le roi Cheng dans les sources anciennes : la construction d’une figure mémorielle

La dynastie des Zhou de l’Ouest (1045 jusqu’à 771 avant notre ère) est considérée comme un âge d’or dans l’historiographie chinoise. Confucius, notamment, se référait beaucoup à cette période en évoquant les rois Wen et Wu, fondateurs de la dynastie, ainsi que le Duc de Zhou, frère du roi Wu. Le roi Wen aurait, grâce à sa vertu, reçu le Mandat du Ciel, c’est-à-dire le droit de gouverner. Quant au roi Wu, il a renversé la dynastie des Shang et établi formellement la dynastie. À sa mort, le Duc de Zhou a exercé la régence auprès de l’héritier du roi Wu, le roi Cheng, et fut dès lors considéré comme celui ayant permis la consolidation du pouvoir dynastique. La figure du roi Cheng, qui pourtant a régné pendant plusieurs décennies, reste un peu plus effacée. Mes recherches visent à montrer comment le roi Cheng, en tant que figure historique, a été évoqué de diverses manières dans les sources anciennes, notamment de l’époque de son règne jusqu’à la dynastie des Han (IIe siècle avant notre ère – IIe siècle après notre ère) et, ceci, en fonction du contexte d’élaboration de ces sources. Mon étude vise à réévaluer l’importance du règne du roi Cheng dans la mémoire de la Chine ancienne.

Discutant : Alexis Lycas
Maître de conférences à l’EPHE – Membre du CRCAO

Lundi 13 mai 2024

séance annulée

Lundi 27 mai 2024

Nous continuons notre réflexion autour des thèmes de la frontière et des affects. Nous aborderons plus spécifiquement la question des représentations et de l’imaginaire liés à la Chine continentale au travers des images et des discours. Pour préparer la séance :

Hui-Ching Chang and Richard Holt, « The mainland (dalu,大陸) the nostalgic never-land », in Language, Politics and Identity in Taiwan – Naming China, Routledge, 2015, p. 86-123.

Lundi 10 juin 2024

Informations pratiques

Le séminaire se tient à l’EHESS (Campus Condorcet), salle A302 (3e étage), au 2 cours des humanités, 93300 Aubervilliers.

Accès : Métro ligne 12, arrêt Front Populaire